DÉCIDER DE TOUT QUITTER POUR VOYAGER SEULE

 

En 2020, je suis partie voyager seule pour la première fois sur un tour du monde.

Je vais vous raconter ici mon expérience sur la route en vous expliquant comment j’ai organisé un voyage en sac à dos et pourquoi vous devriez aussi oser partir explorer le monde même si vous êtes une femme en solo. 

Décider de tout quitter pour voyager seule - Golf Thaïlandais

Le golf thaïlandais et son spectacle de fin de journée

 

Avec un an et demi de préparation et de travail à temps plein pour économiser, je quittais Montréal en janvier 2020 pour retrouver l’été à l’autre bout de la planète, en Nouvelle-Zélande.

En mars 2020, alors que la pandémie de la COVID-19 vidait les rues et mettait le monde sur pause, je décidais de ne pas rentrer.

Mon histoire n’est pas celle que j’aurais voulu écrire aujourd’hui. Je n’ai pas pu prouver que la Terre est ronde en y revenant de l’autre côté et je n’ai fait que le quart des pays sur mon itinéraire. L’expérience que j’en tiens n’en reste pourtant pas moins unique et qu’à ceux qui étaient déjà sur la route lorsque le monde a fermé.

 

 

TOUR DU MONDE 2020





Le commencement avant le début

C’était en 2018. L’automne, je crois. Cela faisait déjà un moment que je réfléchissais à quitter mon quotidien pour découvrir le monde. J’attendais quelqu’un qui voudrait bien accepter de partir avec moi rencontrer l’inconnu. Je me limitais à me dire que je ne pouvais pas partir seule et qu’il me fallait trouver quelqu’un pour m’accompagner. Comme si j’attendais une permission pour partir. Jusqu’au jour où je me suis demandé s’il serait si fou de partir seule en fin de compte.

La vérité est que c’est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie.


Je pars en voyage

Il est difficile d’expliquer comment l’idée de partir seule en voyage s’implante, mais le jour qu’elle nous vient à l’esprit, elle ne s’en va pas sans nous. Voyager, c’est l’école de la vie. On peut plus en vivre en un mois à l’étranger qu’en appartenant 10 ans à un lieu. Les rencontres faites en voyage sont si différentes de celle faites chez soi. Je connais mieux certains côtoyés durant trois semaines, que des gens qui m’entourent depuis des années. Les voyages ouvrent l’esprit et en plus de nous faire découvrir le monde extérieur, ils nous montrent qui nous sommes à l’intérieur.

Si mon tour du monde n’en était pas un, je suis tout de même parvenue à tout quitter pour voyager seule pendant plusieurs mois. Il n’y a pas de recette préconçue aux premiers départs d’un bourlingueur. Après tout, est explorateur celui qui a soif de découvertes et qui est prêt à y consacrer une nouvelle routine pour se laisser submerger. Peu importe le voyage, en reviendra une personne nouvelle et plus adaptée.

COMMENT J’AI ORGANISÉ MON VOYAGE

Je vous explique ici ce en quoi consistaient mes préparatifs avant mon départ.

SOMMAIRE:

  1. Préparatifs

  2. Itinéraire

  3. Budget

  4. Planifier

 

Mer des caraïbes sur la côte mexicaine

1. Préparatifs

Dans ma démarche de préparation au grand départ, je trouvais utile de rassembler les éléments qui me faisaient voyager. Pourquoi je quittais, comment je voulais en revenir et ce qui allait constituer mes journées lors de mes aventures. Bien entendu, j’ai pu avoir recours à de nombreux sites de voyages qui m’ont aidé à organiser mes préparations efficacement. Des sites comme Tourdumondiste, le planificateur ACONTRESENS ou encore The Man in Seat 61 (en anglais celui-ci) m’ont grandement servi à rassembler l’information pertinente.

Tourdumondiste, une excellente ressource qui regroupe toute sorte d’information essentielle au voyageur de tous genres: voyager au féminin, voyager ultraléger et construire son itinéraire ont été des consultations bien utiles pour mon départ. Lors de mes recherches en 2018, je pouvais compter sur ces volets bien construits. Depuis, le site ne fait qu’augmenter en articles encore plus précis sur toute sorte de sujets, alimentant le réseau d’information et de statistiques cruciales.

ACONTRESENS est un site permettant d’organiser son itinéraire à l’aide d’une carte pour tracer sa trajectoire. Des statistiques sur les kilomètres à parcourir, le nombre de jours sur un lieu ou encore avec la date précise d’entrée et de sortie d’un pays (très utile pour l’achat de billets), jusqu’à même aider à la planification du budget avec des évaluations sur le coût de la vie et une moyenne des dépenses sur les lieux.

The Man in Seat 61, quant à lui, est un site fondé par un voyageur aux périples en train impressionnants. Le site est en anglais, mais ceux qui sont à l’aise avec cette langue peuvent profiter d’années d’expérience d’un voyageur qui a parcouru le monde sur presque tous les réseaux ferroviaires. D’itinéraires à l’achat de billets de train sur des lieux étrangers, Mark Smith nous divulgue de précieuses informations sur le fonctionnement des compagnies ainsi que de son expérience sur les lieux et des commodités du séjour. Ses vécus offrent de merveilleuses opportunités de voyager en étant plus écoresponsable et permettant de voir le pays de façon locale.

 

Grímsnes- og Grafningshreppur, Islande

2. Itinéraire

L’étape fondamentale d’un voyage est de décider où on va. Et là, je vous avertis, le voyage ne commence pas lorsqu’on quitte l’aéroport. Il commence là, maintenant. Le jour où on écrit une liste d’endroits à visiter et qu’on essaie de ramener, notre paragraphe de 37 pays à quelque chose de réaliste.
L’idée du voyage en soi est un départ. L’appréhension et la rêverie qui alimente l’esprit marquent officiellement que notre choix n’en est plus un. On ne peut pas reculer devant une telle obsession, on y pense jour et nuit. On s’alimente de livres, guides et films qui peuvent contenir un grain de région étrangère pour nous permettre d’y plonger encore plus.

J’avais une liste que je répétais par cœur à quiconque voulait bien entendre l’itinéraire des 18 pays qui m’attendaient (on ne m’écoutait plus après le 8e déjà).

L’idée est de voir quel itinéraire est le plus économique et offre la moins grosse empreinte carbone pour les pays que l’on veut parcourir. Il est essentiel de penser aussi aux saisons pour les températures et activités qui auront lieu au moment visité. Tenant compte de ces facteurs-là, on peut alors mieux décider si certains pays ne seront pas mieux pour un autre voyage et lesquels on veut vraiment prioriser. En moyenne, les globe-trotteurs parcourent à peu près 15 pays pour un voyage d’un an. En commençant sur le bord d’un continent, on peut parvenir à minimiser les vols d’avions et ainsi mieux voir du pays en y traversant ses multiples villes et cultures. Il est également bien plus avantageux de se déplacer par les terres si on veut se laisser la liberté de changer de trajectoires. Renoncer à un billet de bus ou de train est beaucoup plus envisageable que celui d’un avion.

L’itinéraire est la meilleure partie de la préparation d’un voyage, mais il ne faut pas oublier que, lorsqu’on part pour vivre l’inconnu, il faut laisser place aux éventualités et aux changements de plans. Par les rencontres que l’on fait et les expériences qui nous arrivent, les raisonnements et les frontières qui nous composent avant de quitter ne sont plus là pour nous restreindre. Il m’est arrivé d’abandonner complètement un lieu pour suivre d’autres touristes rencontrés qui me proposaient d’embarquer dans une de leurs excursions.

Choisir ses pays, tracer un itinéraire et ne rien réserver trop d’avance. Seulement prévoir grosso modo ce qu’on a envie de laisser nous dépayser.

Un voyage n’a pas de destination. C’est un chemin emprunté qui se termine lorsqu’arrivée. Les voyageurs ne se rendent nulle part. Ils ont comme seule obligation qu’ils ne peuvent s’arrêter.

« Comme le requin que son anatomie condamne à nager perpétuellement, ils vivent en mouvement.  »
— Sylvain Tesson
 

Plage d’Alegria, Siargao, Philippines

3. Budget

L’étape qui rend l’imaginaire en réalisable, la planification du budget. Pour ma part, je n’avais jamais vraiment voyagé de ma vie. Il existe des budgets pour tout le monde et je dirais que l’on ne voyage pas sur un budget, mais par celui-ci. Plus vous aurez, plus vous dépenserez. Par contre, moins vous aurez ne veut pas dire moins vous profiterez. N’ayant aucune idée de cette réalité, je m’étais décidé sur une moyenne bâtie sur l’expérience des autres. 25 000$ canadien, c’était ce que j’aurai à mon départ.

Je suis partie avec un peu plus de la moitié.

 

4. Planifier

Une fois qu’on a une idée du budget que l’on veut cumuler, des pays que l’on veut traverser, il reste à planifier les détails importants. Date de départ, temps par pays, visas, vaccins, inventaire, quoi faire, à quel moment être où. Il y a de quoi s’occuper jusqu’au jour J. Il n’est pas essentiel de penser à tout (et c’est un peu pour ça qu’on voyage, pour se mettre au dépourvu et bouleverser nos lassitudes), mais j’y ai trouvé un réconfort et un entrain comme je n’en ai jamais eu auparavant dans ma vie. J’écris cet article aujourd’hui trois ans depuis ce départ et les souvenirs que j’en tiens de mes préparatifs restent aussi doux dans ma mémoire que lorsque j’y étais rendu. Se mettre à 100% dans ses idées offre une motivation sans précédent. Même si vos heures ne seront pas nécessairement efficaces, elles s’avèreront tout de même utiles pour le moral et la motivation, ce qui est essentiel lorsqu’on planifie un gros voyage qui se prépare longtemps d’avance.

Village philippin au nord de l’île de Siargao

 

Hébergement

Alors, il existe plusieurs types de voyages. Sacs à dos, hôtels, gitans et caravaniers, tout dépend de l’état et de l’expérience qu’on veut en tirer. Lors de mon voyage, je souhaitais parcourir le monde de façon backpacker. Allant de camping à auberges de jeunesse et parfois aux petits hôtels, dépendant des prix et des disponibilités. Si vous trouvez d’autres voyageurs qui parcourent le même trajet que vous sur une même période, il devient aussi très abordable de partager les coûts d’un Airbnb. Seule, je priorisais toujours les lieux vérifiés et qui portaient de bons avis des voyageurs précédents. Il faut aussi savoir que certains lieux peuvent être très achalandés à une période de l’année et qu’il faut penser se prendre d’avance. Pour ma part, je m’organisais toujours pour avoir mon prochain établissement de réservé avant d’arriver dans celui qui m’attendait. De cette façon, je pouvais profiter de prix raisonnables en prenant le temps de comparer les hébergements et cela ne me limitait pas non plus à refuser les opportunités qui pouvaient survenir.

Plusieurs sites sont disponibles pour réserver ses nuits, tous offrant des prix extrêmement variables. Je tenais deux à trois applications que je comparais constamment pour chaque destination choisie.


Visas, vaccins et passeport

Les trois éléments qui sont indispensables sur la route.

Premièrement, les visas. En fonction du pays duquel on vient, il est primordial de vérifier les documents officiels requis des pays que l’on souhaite visiter. Information assez simple à trouver, il ne suffit que de se rendre sur le site du gouvernement du pays. Je trouvais facilement mes réponses en écrivant simplement dans le moteur de recherche, par exemple “visa Kenya pour voyageur canadien”. Certains visas se font d’avance, d’autres en ligne avant l’arrivée (e-visa) et certains en sortant de l’avion. Il est aussi possible qu’un pays ne vous demande aucun visa si votre pays d’origine a de bonnes relations avec celui-ci. Cependant, quelques visas peuvent devenir plus complexes à obtenir. La Chine, entre autres, demande de se prendre d’avance en visitant l’ambassade chinoise située dans notre ville pour soumettre la demande et avoir les documents en main lors du départ. Prenez garde également des conflits politiques de certains pays. Par exemple, quelqu’un provenant des États-Unis pourrait trouver bien difficile d’entrer en Iran. Certaines fréquentations estampées dans le passeport peuvent également devenir un facteur vous refusant l’entrée sur le territoire. En sommes, il est important de s’informer un peu sur les enjeux qui peuvent entrer en conflit lorsqu’on veut visiter un pays.

La durée de fréquentation varie d’un visa à un autre et il est souvent possible de choisir entre 30 jours, 60 jours ou 90 jours sur les lieux. Les visas peuvent être reçus vite, ou prendre plus de temps. Il faut bien vérifier avec chaque gouvernement que tout est en ordre avant de partir et, surtout, NE PAS PERDRE CES DOCUMENTS.

Deuxièmement, les vaccins. Si certains zappent cette étape de leur préparatifs, il faut pourtant penser que quelques pays requiert un vaccin pour pouvoir y accéder. En Afrique, il peut être impossible de rentrer dans un pays sans passeport vaccinal pour la fièvre jaune. En Asie et en Inde, il est fortement conseillé d’avoir reçu les vaccins de la typhoïde et de la polio. Le plus simple est de prendre rendez-vous dans une clinique spécialisé en voyage. Vous aurez accès à tout les vaccins requis et pourrez discuter avec un professionnel de la santé pour connaître les précautions à prendre.

Troisièmement, le passeport. C’est évident, ce petit carnet qui ne tiens pas ouvert est la prunelle de vos yeux. Je m’étais muni d’une pochette à placer sous la ceinture, dans le pantalon, afin de l’avoir sur moi n’importe quand et n’importe où. Il est conseillé également de faire quelques photocopies imprimées à conserver dans son sac au cas où il serait perdu.

Ces trois éléments sont vitaux pour voyager. Ils sont la priorité du voyageur responsable et garantissent de minimiser les imprévus.

En ce qui concerne les autres documents importants à préparer, je tenais toujours deux cartes de crédit. Une sur moi pour mes dépenses, une autre dans mon sac en cas de perte. Il est possible de se procurer une carte SIM pour avoir du réseaux cellulaire dans les aéroports lors de l’arrivée. Je vous conseille également de vous procurer une petite batterie portable pour rechargé votre téléphone en cas de besoin lorsqu’il n’y a pas de prise de courant ou bien si vous avez à vous déplacez.


Parc National des Glaciers, Montana, USA


VOYAGER SEULE

Voilà qui résume à peu près ce qu’était mes occupations lors des mois qui précédaient mon tour du monde en 2020. Partir voyager seule peut sembler intimidant au premier abord. C’est une porte qui ne s’ouvre assez large que pour un. Elle semble infranchissable, trop étroite pour être réaliste, on a peur de s’y coincé. Ce n’est qu’en essayant de passer qu’on arrive à comprendre que la partie la plus difficile est de décider de quitter.

 

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Moi, c’est Jaquie

Je suis passionnée de voyage depuis toujours et je souhaite dédier ma vie à l’exploration. Je voyage seule et je recherche toujours à pousser mes limites. J’aime les risques et je ne recule devant rien.

Photographe professionnelle de métier, j’ai pensé à commencer un blog pour partager mes expériences avec celles qui chercheraient aussi à partir voir le monde en solo.

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